Autobiographie
Lorsque mon désir d’écrire est apparu, les mots ont fusé dans tous les sens sur le papier. C’est alors que des souvenirs enfouis sont remontés à la surface au détour de chaque page, m’obligeant à questionner les témoins encore présents de cette époque
Ainsi, un grand livre s’est ouvert où toute mon histoire familiale a pris place petit à petit.
Il m’était impossible de garder tout ça pour moi. Impossible de laisser dans l’ombre toutes ces personnes disparues, chères à mon cœur, sans qui je n’existerais pas.
Je tenais aussi à ce que mes enfants s’enracinent, qu’ils sachent d’où ils viennent, pour bien pousser.
Tout commence en Maine-et-Loire, département situé dans le Grand Ouest français, près de la façade atlantique. Il est traversé par la Loire d’Est en Ouest, où se déversent de nombreux affluents qui, grâce à la douceur du climat en font une très belle région horticole. De nombreux châteaux petits et grands ont fleuris partout. Les maisons construites en tuffeaux aux toits d’ardoises illuminent cette région angevine.
A mi-chemin entre Angers et Saumur, en passant bien au-dessus de la Loire, la nationale traverse Beaufort-en-Vallée, au riche passé, traversé par l’Authion et le Couasnon. Elle arrive ensuite au hameau des Buttes.
A droite, la scierie de Monsieur Beaussier précède le jeu de boules, long bâtiment de bois. Juste après c’est la rue du Lattay qui aboutit à la Fourcelle, maison de mes grands-parents paternels, non loin de la Curée qui se jette dans l’Authion.
Il faut tourner à gauche puis épouser le petit chemin de terre de quelques mètres tout de suite à droite pour se retrouver dans la cour de ferme de mes grands-parents maternels, dont l’accès continue au milieu des autres maisons jusqu’à l’épicerie qui se trouve au bord de la même nationale. Le postier passe toujours là, ce qui lui évite de faire demi-tour, le boulanger aussi. Cette épicerie « les Contrevents-Verts » dont les origines se perdent dans la nuit des temps, fait aussi marchand de couleurs et offre différents services. Elle donnera le nom à tout le pâté de maisons.
Les Contrevents-Verts sont reliés à Brion par la route de Bourg-Chevreau, petit bourg bâti à mi côté d’un mamelon isolé où abondent les caves de tuffeaux. Proche de la vallée de la Loire et de l’Authion il servait de refuge lors des inondations.
La Commune de Brion possède quatre magnifiques châteaux riches en histoire. Celui de Chavigné, le plus ancien, est classé par ses jardins, sa chapelle de 1680 est inscrite aux monuments historiques. Celui de la Mothaye offre une vue imprenable sur le village de Brion. Le château des Hayes sur son immense domaine a organisé de nombreuses chasses à courre au XIXème siècle. Il accueille aujourd’hui de nombreux artistes. Le château de Villeneuve organise des festivals en été.
Le château de Chavigné est proche des Contrevents-Verts, il appartient à Monsieur Scévole Pocquet de Livonière qui a le titre de Comte. Il est propriétaire de plusieurs fermes éparpillées aux alentours dont « la Couetterie » et « la Bellangerie ». Attenante au château, « la Moinerie », est occupée par des fermiers qui sont les parents de ma grand-mère maternelle.
Le chatelain, nostalgique des chasses à courre d’antan, fait entendre parfois à travers ses fenêtres le son du cor de chasse qui se répand dans la campagne angevine, alors que je suis en vacances chez mes grands-parents.
Aujourd’hui, Brion est devenu « les bois d’Anjou » en s’alliant avec la commune de Fontaine-Guérin et Saint-Georges-du-Bois. En se mariant avec la commune de Gée, Beaufort-en-Vallée est devenu Beaufort-en-Anjou.
L’autoroute A85 est venue trancher cette belle région angevine, coupant le territoire en deux.